L’image comme moment de l’histoire


L’intérêt majeur de Jean-Matthieu Domon en tant que photographe est la mutation du paysage à travers l’intervention de l’homme : l’édification d’ouvrages d’architecture (l’Auditorium de Rome et la Basilique de San Giovanni Rotondo de Renzo Piano), au même titre que le patrimoine et l’habitat social (Pays de Montbéliard, là où il est né en 1965, Rome, Frosinone), l’art sculptural (les figures et les monuments dans la basilique de Saint-Pierre au Vatican, le musée du Capitole, le musée de Palestrina), le récit des rives d’eau (Vallée du Gland et littoral du Latium) et l’immersion dans les architectures des Jardins de la Landriana ou dans des jardins botaniques à travers l’Europe.

Les valeurs positives du travail et de l’esprit deviennent des images comme témoignage de l’histoire.

Autre aspect, son intérêt envers les personnes, pour enquêter sur leur condition psychologique au moment du déclenchement de la prise de vue. Un discours tracé avec la même main appliquée et attentionnée, comme le lui a enseigné le portraitiste américain Arturo Patten, un de ses maîtres, autant pour ses portraits à Sierre, Biarritz ou Marbella, que pour ceux des travailleurs de Peugeot-Citroën ou de Véolia, ou encore pour ceux des immigrés de Tivoli, ville où il habite.
Son parcours artistique et professionnel a fait l’objet d’expositions (France, Italie, Suisse, Espagne, Japon), de livres (monographies ou collectifs), de textes et d’enquêtes sur papier imprimé ainsi que de diffusions à la télévision.

Jean-Matthieu Domon préfère le noir et blanc délicatement estompé, mais qui contient aussi de forts contrastes. Il sait rendre dans ses tirages sur papier tous les passages chromatiques ; dans les images, le gris révèle ainsi de riches couleurs.


Antonio Bruni